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Autour de l'énergie nucléaire - une série d’articles sur le sujet.
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5. Nucléaire et politique générale
La politique générale est un ensemble d’idéaux auxquels une nation adhère pour construire son avenir.
Au XXème siècle émerge l’idéal de ne plus polluer notre planète, de laisser un environnement propre aux générations futures.
Le mouvement écologique devient une force politique. Les plus anciens partis politiques pour être élus doivent à présent composer avec ce nouveau phénomène. Les esprits s’affrontent, parce que les enjeux sont aussi économiques, le marché libre suit le mouvement, toujours prêt à faire du profit.
On opte pour le label du développement durable. On ne veut plus gaspiller d’énergie - mais on jette et on remplace. On utilise de nouvelles technologies à bas coût qui se révèlent peu fiables. Quelques pistes pour un progrès durable sont lancées. Utiliser jusqu’à 20% des énergies renouvelables est un projet ambitieux mais, mine de rien, déjà à bout de souffle.
Toutes les technologies liées à l’énergie verte nécessitent un apport important en éléments chimiques dits de terres rares.
Les générateurs électriques d’éoliennes ou de voitures hybrides (les parties magnétiques) en utilisent principalement deux : Dysprosium et Néodyme.
Leur principale source se trouve en Chine. http://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_rare
Cette exploitation minière est très polluante et en 2011 la Chine en a limité l’exportation. C’est une des raisons pour lesquelles certaines industries qui les utilisent ont délocalisé dans l’Empire du Milieu.
La production des éoliennes a dompté la demande, une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) estime l’augmentation de son usage de 2600% à l'horizon 2035.
On ouvre des anciennes mines aux USA, on cherche ailleurs — les terres rares sont devenus des enjeux stratégiques.
La même chose se constate pour les panneaux solaires où l’élément Indium est sollicité, ses réserves sont estimées à 17 ans.
La maitrise du recyclage de ces matières devient urgente.
Dans l’opinion publique, le nucléaire est perçu comme un danger imminent dès que l’on manipule parce qu’en cas d’accident on dénature la vie d’une façon irréversible. A priori c’est vrai. Mais de la même manière, on peut raisonner pour les autres activités humaines qui dénaturent la vie: la pollution de l’eau, la pollution des terres agraires, l’apprentissage des bactéries pour se défendre contre les antibiotiques, par un usage abusif, et tant d’autres…
On court toujours un risque.
Le nucléaire, dans tant d’autres domaines que l’énergie, nous protège, nous sauve, mais reste invisible.
La politique générale est quelquefois prise en otage par l’opinion publique, à tort ou à raison.
Voici un exemple tordu.
Le réacteur Superphénix avait amplifié cette peur du nucléaire parce qu’il utilisait le sodium liquide dans son système primaire comme un liquide de refroidissement, hautement explosif en contact avec de l'eau ou de l'air.
Il avait l’avantage de pouvoir éliminer les déchets des autres centrales, en premier lieu du plutonium.
C’était un projet européen. Les entreprises allemande, belge, italienne et néerlandaise étaient associées.
La bagarre entre le pouvoir public et l’opinion publique a duré pendant 22 ans.
En 1998, le Superphénix est définitivement arrêté.
Pendant ce temps, l’EDF a signé un contrat de longue durée avec Framatome (future Areva) pour la préparation du combustible pour ce réacteur. Cet accord, devenant caduc, a été transformé en contrat pour un nouveau combustible MOX pour les centrales EPR en fonctionnement. Areva est le seul préparateur de ce combustible au monde. Beaucoup de centrales au monde l’utilisent, le retraitement après l’usage se passe en France, puis il retourne au pays d’origine.
Ce qui est frappant dans cette histoire c’est que le mouvement antinucléaire a abouti à faire de la France une puissance d’industrie nucléaire.
L’énergie nucléaire est dangereuse, mais le risque aujourd’hui est connu.
Nous pourrons réfléchir comment encore diminuer ce risque et exploiter cette ressource juste à un niveau minimum nécessaire.
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