en-tête franela - as de la traduction technique

 

autres articles :la vie tourmentée d’une star hommage à J.Ferrat  nuage sexuel fin d'un monde  élection présidentielle vu par un traducteur Pierre Varignon et sa définition de la vitesse instantanée Autour de l'énergie nucléaire - article 1

Cette page résume un article paru dans la presse polonaise ou présente un article d'un intérêt commun. Son but est de créer un lien culturel entre la France et la Pologne.

Les sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaule_romaine

http://fr.wikipedia.org/wiki/Coye-la-Forêt

http://www.onf.fr/lire_voir_ecouter/@@display_media.html?oid=IN000000127c

http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvanectes

                    La forêt et des hommes

Les Nations Unies ont décrété 2011 année internationale des forêts. Pour honorer cet événement, je présente ici la forêt domaniale de Chantilly.

Forêt domaniale

D’abord, l’appellation domaine - appliquée à une étendue boisée signifie que la forêt est une propriété nationale. Un régime juridique particulier qui date de l’édit de Moulin, émis en 1566 - les forêts royales ne sont ni une propriété privée, ni un patrimoine, mais appartiennent à la couronne, et à ce titre elles sont inaliénables.

Aujourd’hui, cela correspond au régime forestier.

Position géographique

La forêt de Chantilly s’étale sur 6324 ha en limite de deux régions, Ile-de-France et Picardie, à une quarantaine de kilomètres de Paris.

Elle est entaillée par deux vallées orientées Est- Ouest où coulent : La Nonette (limite nord de la forêt) et la Thève avec son affluent l’Ysieux (limite sud de la forêt).

Histoire géologique

Géologiquement, une grande partie nord-est du domaine appartient au Bassin Parisien formé en éocène, à l'étage lutétien, qui durait environs 8Ma, dont le plateau est constitué de calcaire grossier. Cette couche sédimentaire est couverte presque partout par des dépôts sablonneux et sablo-limoneux d’une épaisseur très variable. Les sables pouvant prendre un faciès dunaire (l’extrémité est de la forêt).

A l’extrémité sud-est de la forêt où s'insère la partie sud-est de l’anticlinal du Pays de Bray, apparu au moment de la formation des Alpes, le calcaire lutécien cède progressivement la place à des terrains plus anciens. Ce sont des sables et des argiles plastiques de la plus ancienne couche d’étage Yprésien, qui marque la base de l’éocène, et des sables de la plus jeune couche de Thanétien (dernières couches de l’époque du Paléocène).

Sur les flancs sud de la vallée de Théve (Bois de Bonnet), la craie de crétacé supérieur affleure le sol, couverte par des sables à silex et le poudingue de Coye. Les côtes d’Orléans sont constituées d’argile plastique et dans des petites dépressions humides, on trouve les seules sources de la forêt.

Cette histoire géologique procure à la forêt de Chantilly un aspect très varié au niveau du paysage.

Son avenir

Le 16 janvier 2004 le parc naturel régional Oise-Pays de France a été créé par décret du Premier ministre à la demande des régions concernées et en accord avec les pouvoir exécutifs départementaux et communaux du territoire concerné, englobant 56 communes. Le but de cette initiative est de pouvoir préserver et améliorer 60000 ha d’espace boisé, réparti sur les trois forêts royales : Ermenonville, Chantilly et Halatte.

Et son passé

Mais, cet espace boisé a été aussi profilé par des hommes présents sur ces terres depuis l’époque néolithique. Il y a 3000 ans av. J.C l'espace de ce parc régional a été encore couvert par une forêt primitive s'étalant sur toute la partie nord de la France. Mais on retrouve à travers ces trois forêts des vestiges néolithiques (mégalithes et dolmens) qui indiquent que ces terres ont été déjà habitées et que c’était le début du défrichement.

Depuis la forêt fluctue au gré des destins des peuples qui s'y sont installés.

A l’époque gallo- romaine , sur la surface allant de la commune de Luzarches jusqu’à la rive sud de l’Oise habitaient des gaulois, décrits par les romains comme les Sylvanectes. Après l’année 27, à la suite du recensement général effectué par Auguste, une organisation administrative est mise en place, et le civitas de Senlis est constitué autour de trois forêts: Ermenonville, Chantilly et Halatte.

A cette époque plusieurs routes romaines traversaient les forêts. On a l’impression de se promener dans un musée, tant le paysage actuel garde les traces des anciennes voies ; entre autres, celle allant de Soissons à Paris, en passant par Senlis. Voire la photo ici route romaine

C’était la période d’un défrichement assez intensif, mais aussi d’une division de la forêt en entités moins importantes dans lesquelles la population continuait à exercer de l’artisanat (verreries, charbonneries, travail de bois).

Au Moyen Age, une grande partie de la forêt a disparue, les bois et les terres restantes dépendaient de la famille des seigneurs de Senlis, mais aussi d'un très grand nombre de congrégations religieuses : l'abbaye de Saint-Denis, le chapitre de la cathédrale de Senlis, le prieuré bénédictin de Saint-Leu-d'Esserent, celui de Saint-Nicolas-d'Acy et l'abbaye de Chaalis. Les études historiques et archéologiques laissent penser qu’à partir de cette période la forêt commence à nouveau à grandir, grâce au désir des seigneurs d’y maintenir la chasse aux gibiers.

En 1386 la forêt de Chantilly compte 410 ha et en 1484, déjà 684 ha. Au cours du XVIe siècle, la seigneurie de Pontarmé entre dans le domaine de Chantilly. C’est à partir de XVIIe siècle que la forêt est devenue le haut lieu de chasses princières, et s’agrandissait à toute vitesse Le Grand Condé achète le domaine des Étangs de Commelle en 1666 à l'abbaye de Chaalis. Il implique le grand jardinier André Le Nôtre dans le tracé de très belles allées et les carrefours, facilitant aux cavaliers la circulation et l’orientation pendant les chasses. A cette période la forêt s’étale sur 2735 ha.

Le domaine est totalement démantelé pendant la période de la Révolution et le Premier Empire. Exilés au cours de ce temps de tempête, les Condé reviennent en 1815 et font des efforts pour récupérer leurs biens, et même les agrandissent, grâce à une loi autorisant la vente des biens ecclésiastiques réunis au domaine de l'État en 1790. Ils s’efforcent pour réduire toutes les enclaves. Ce besoin de créer une unité foncière au domaine vient du fait que les législateurs révolutionnaires ont subordonné le droit de chasse au droit de propriété.

Au XIXe siècle, le duc d’Aumale, fils de Louis Philippe d’Orléans (roi des français 1830-1848), l’héritier du domaine, se passionne pour ce lieu magnifique. Il continue d'agrandir la forêt et il replante. Mais, c'est à nouveau l'exil en Angleterre, puis le retour sous la IIIe République. Hélas, les républicains craignent un retour de la monarchie, et votent la loi d’exil pour tous les membres des familles qui ont régné en France. Le duc n’a pas d’héritier, il a perdu ses deux fils et sa femme. Craignant que le domaine à nouveau soit dispersé, il prépare son testament et lègue ses biens à l'Institut de France.

En 1898 la forêt passe sous régime forestier.

Sa beauté

La richesse géologique du massif offre une très grande biodiversité dans un paysage très diversifié.

Au cœur de la forêt, de l’Est à l’Ouest, s’étalent les trois étages d’étangs de Commelle (photos étangs ), dont l’origine date probablement du XIIe siècle. Ils ont été aménagés plusieurs fois (les pêcheurs disent que leurs fonds sont tapissés de pavés) jusqu’au XVIIIe siècle. A l’emplacement du quatrième étang se trouve aujourd’hui le site de Natura 2000 avec les marées calcaires et une espèce protégée dans toute Europe - le Marisque (Cladium mariscus).

Aux abords des étangs on peut apercevoir des couches calcaires sur lesquels se constituait le Bassin Parisien (une photo calcaire lutétien). Sur l’eau ou aux alentours vous pouvez observer beaucoup d’oiseaux : parmi d’autres, un grand cormoran (une photo cormoran), un héron cendré (une photo héron cendré), un grèbe huppé (une photo grèbe) et de temps en temps une aigrette garzette … ou un ragondin (une photo ragondin). Au printemps on peut admirer les jeunes amphibiens.

Vers Pontarmé on peut voir les magnifiques landes sableuses, entourées par une forêt de pins. Vers le Sud, dans la forêt de Coye vous pouvez admirer les vieux chênes, les vieux hêtres ou les tilleuls parsemés entre les mares. Dans les parties basses des cotes d’Orléans se trouvent les très rares sources de cette forêt. Une, qui se trouve tout près de la ville Coye - la - Forêt a été exploitée pendant la deuxième guerre mondiale comme une source d’eau potable. Aujourd’hui elle est presque à sec, tant les nappes phréatiques ont baissé (une photo source).

Au printemps la lisière de la forêt se couvre de tapis successifs de fleurs : anémones des bois, muguets, jacinthes des bois, ail des ours, violettes… Et puis, au mois de juin, les tilleuls commencent leurs floraisons, et la forêt bourdonne avec les abeilles. En automne on y trouve des champignons comestibles : cèpes, bolets, chanterelles et même un champignon très beau, nommé l’oreille de chat (une photo oreille de chat).

Selon les recherches d’équipe DUPOUEY J.L., SCIAMA D., KOERNER W., DAMBRINE E., RAMEAU J.C, dont le titre est « La végétation des forêts anciennes », parues en 2002 dans la « Revue Forestière Française », vol. 54, pp. 521-531, la biodiversité des forêts actuelles est fortement influencée par l’usage ancien de leurs sols.

Les scientifiques démontrent dans leurs travaux que même le plus ancien usage de terres forestières (datant de l’époque romaine) pour l’agriculture, perturbe jusqu’à nos jours la composition du sol, et que les écosystèmes suivent en grande partie ce changement.

Parmi les premiers indicateurs des sols enrichis par l’agriculture, on peut citer l’ortie (Urtica dioica), le géranium herbe à Robert (Geranium robertianum), le groseillier à maquereau (Ribes uva-cripa) ou la pervenche (Vinca minor).

Les plus communs indicateurs de sols jamais cultivés sont le muguet (Convallaria majalis) et l’anémone des bois (Anemona nemorosum). Outre leur plus faible adaptation à la concurrence sur des sols enrichis en nitrates et en phosphore, ces espèces se reproduisent principalement par voie végétative (rhizomes, stolons, bulbilles…), elles ont une durée de vie longue et leur capacité de dispersion de semences est généralement faible. L’ensemble de ces mécanismes explique qu’elles n’aient que partiellement recolonisé les milieux anciennement perturbés.

Donc, pour conclure je postule que cette forêt est si belle, parce que, ici ou là, elle dévoile son ancienneté et ce malgré une activité de sylviculture qui date de nombreux siècles.

Inventaire de plantes 2005 - 2010

Ici je rejoins un inventaire partiel des plantes observées dans la forêt entre 2005- 2010, qui se trouvent, en grande partie, dans mon herbier. inventaire des plantes de la forêt de Chantilly

accueil         mots de Pologne

©Tous les droits d'auteur réservés /wszystkie prawa zastrzezone przez autora.